Les graffitis de la prison Sainte-Anne. Traits sur traits, les premiers relevés

Alexis Barreau et moi-même nous sommes rendus, en compagnie de Bruno Bertherat, Claire Balandier, du photographe Damien Nadal et d’un responsable des Archives municipales d’Avignon, au sein de la prison Sainte-Anne. Actuellement en travaux du fait de la réhabilitation d’une grande partie du bâtiment, il nous a été possible d’accéder à l’espace antérieurement réservé aux détenus, leurs cellules, demeuré intact pour le moment. Plus précisément, c’est au première étage, dans une cellule du quartier réservé aux femmes, que s’est concentrée cette étude.

Trois objectifs avaient été préalablement fixés : mesurer la cellule, mesurer les graffitis, faire un relevé. Grâce au matériel du responsable des Archives municipales, l’essentiel des mesures a été exécuté rapidement. Le plus gros du travail demeurait alors celui du dégagement des graffitis et de leur reproduction. Pour ce faire, les parties de murs où des inscriptions étaient visibles ont été badigeonnées d’eau avec une éponge, parfois accompagnées d’un brossage au peigne. Même si cette technique permet une meilleure visibilité, au moins pour certains contenus, il faut toutefois déplorer les effets du temps et l’effacement de certaines expressions ou illustrations.

Après ce premier nettoyage, réalisé sur le mur oriental de la cellule, il a fallu effectuer un relevé des graffitis. À l’aide de “papier fleuriste” scotché contre la paroi, Damien Nadal et Claire Balandier ont alors pu élaborer un calque des mots, phrases, expressions et dessins identifiables sur ce pan de mur. Pour notre part, nous avons filmé et photographié le déroulement du “chantier”. Sans analyse approfondie de ces premiers résultats, quelques formes récurrentes semblent toutefois d’ores et déjà émerger : divers prénoms féminins (ici, une «Mélodie», là, une «Marie»), des représentations animales ou architecturales mais aussi des dates (l’une d’elles, par exemple, énonce très clairement «22 juin 1943»).

Affaire à suivre, donc, avec les autres murs décorés de cette cellule de femmes…


Damien Nadal et Claire Balandier effectuent le relevé des graffitis sur du “papier fleuriste”.

Par Emilien Segantini, M1 CMI, 16 septembre 2021.

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